10 bonnes raisons… la suite


  1. Le bassinPipi: votre opération était légère, et vous n’avez pas de sonde urinaire. Mais vous ne pouvez pas vous lever. Vous finissez par appuyer sur le bouton pour appeler l’infirmière. Elle vous apporte un bassin, qu’elle glisse sous vos fesses. Là, yapluka faire vos petites affaires avec appréhension : ça va déborder sur le lit, comment ça peut être étanche? Mais ça marche ! De toutes façons, même avec une sonde, une fois enlevée (ça fait même pas mal), vous y aurez droit si vous ne pouvez pas vous lever.
  2. Premiers pas: ça y est, on va vous lever.
    • Le lendemain de votre ceoelioscopie, vous vous asseyez au bord du lit, déjà c’est pas évident, le ventre tire. Pourtant, il n’y a que 2 petits trous. C’est plus facile en remontant la tête du lit électrique. Respirez. On vous met vos pantoufles, on se lève doucement et c’est parti vers la salle de bain. Au début tout va bien, assise sur les toilettes (enfin !). Et d’un coup, tout se met à tourner et vous vous retrouvez par terre. La jeune élève infirmière est toute affolée, plus que vous ; elle appelle ses collègues, on vous assoit sur une chaise et on vous remet au lit, les jambes en l’air pour faire remonter la tension. Vous avez un peu vomi. La douche, se sera pour demain. Les toilettes toute seule aussi.
    • Rien ne tourne, vous êtes faiblarde, vous êtes gênés par cette fichue potence avec la pompe à morphine et autres joyeusetés. Pas de douche, la cicatrice sous le nombril est trop fraîche. On vous a lavé les jambes dans le lit, et maintenant, on vous assoit sur une chaise, face au lavabo. Vous pouvez vous laver les dents et vous brosser les cheveux d’un geste lent et hésitant. Vous ne vous releverez pas tout de suite toute seule. Déjà il faut débrancher la PCA, et puis, on est si vite tombé dans les pommes, comme l’autre fois…
  3. La bouffe: déjà, vous ne mangez pas tout de suite. Et quand vous mangerez, ça sera des trucs pas bons. Le potage Floréane : un bouillon insipide avec de la semoule (mais idéal si on n’a pas faim, facile à avaler), des pâtes, du steack haché pas bon, … Mais au début, vous ne mangez pas. On vous surveille : en plus de votre tension, de votre température, de votre consommmation de morphine, on surveille vos gaz. Il ne suffit pas que ça gargouille dans l’intestin, il faut que ça sorte. En attendant : perfusion, mais on vous laisse boire un peu, quand même. Et puis un jour, ça sort. Là, on vous amène un quatre heures, et les biscottes redeviennent vos meilleures copines. Forcément, ça fait 4 jours que vous n’avez rien mangé. Avec votre intestin, vous êtes toujours sans résidu: biscottes, pâtes, et potage. Le jour où il y a enfin du jambon et du pain, c’est Byzance ! En même temps, vous n’avez pas faim : un appétit de moineau, et le peu ingurgité vous pèse sur l’estomac comme si vous aviez trop mangé.
  4. Les bonnes et les mauvaises nouvelles de médecins:
    • le jour de l’opération, le médecin vient vous voir, pour vous dire comment ça c’est passé mais vous êtes dans le cirage « ça c’est bien passé ». Et puis le jour suivant, vous comprenez pourquoi vous n’avez que 2 trous au lieu de trois pour la coelio : « on n’a pas pu enlever les kystes, y’a de l’endométriose de partout qui colle tous les organes et on ne peut pas l’enlever sans risquer de crever les intestins, alors on a refermé ». Oui, ç’aurait été ballot de percer les intestins. »On va vous donner un traitement qui va calmer tout ça et réduire les adhérences, ça fait une fausse ménopause ». Ah. « On fera un IRM et on ré-opérera ». Flûte, va falloir y repasser. Juste pour enlever 2 kystes.
    • Et puis la seconde fois : « on vous a enlevé 3 cm de colon, parce que l’endométriose l’ensserrait. Vous n’étiez pas constipée ? ». Bah non. « Il reste quelque traces sur l’intestin grêle, mais on n’a pas touché, ça aurait été beaucoup plus lourd et ça ne gêne pas. » Ouf. « On a libéré tous les organes, ce qui était le but de la manip. Il y a une trompe vraiment abîmée. » C’est pas vraimenent une suprise, vu l’IRM. « Pas pu enlever tous les kystes sans risques pour les organes mais on a diminué au maximum, et il reste encore un peu d’endométriose à certains endroits pas gênants, d’où il était dangereux de l’enlever ». Bon, dommage, mais y’en a moins, c’est déjà ça. Et finalement, ça vallait le coup de faire ce régime et ce lavement, parce que même si c’était pas sûr au départ, ils ont quand même touché au colon. Reste une question : et après ?
  5. Les jambes bandéesEt tout le reste : les tiraillements, les douleurs même si elles ne sont pas très fortes, la télé payante, un sentiment de stress, la fatigue, les piqûres de calciparine dans les cuisses, les bandes biflex très seyantes, les gens qui s’inquiètent pour vous, les prises de sang, … Heureusement qu’il y a le lit électrique, la vue sur Belledonne et les gentilles infirmières.

Photos : Techni-contact et Réseau ville hôpital Thrombose – Grenoble

    

4 Commentaires sur “10 bonnes raisons… la suite”

  1. JE VIENS DE LIRE TON EPOPEE! J’espère que ce n’est plus qu’un mauvais souvenir et que tout va bien.
    Je vous embrasse tous les 2

  2. Pour tous ceux qui s’inquiéteraient de ma santé (merci à eux !) : tout va bien, la clinique était un mauvais moment à passer. J’ai même repris le travail lundi dernier, c’est dire !

  3. tu as décris tellement bien ce que sont les opérations actuelles. mais je crois que tu as eu une des chirurgies les plus lourdes sous coelioscopie, une appendicectomie ou encore une cholécysctectomie sont les opérations sous coelio les plus fréquentes et les plus rapide et il ne faut pas oublié que tu as bénéficié d’une chir mini invasive. tu saurais l’indice de morbidité des infections nosocomiales (une maladie soignée la deuxième offerte) je crois que tu réfléchis a deux fois avant de te faire opérer.
    la coelio est une technique avec la durée de récup la plus faible d’où une durée d’hospitalisation vraiment minimale.
    une laparotomie (on ouvre l’abdomen) a un risque sceptique plus grand et durée d’intervention plus longue et tout les points négatifs amplifiés!

    la première chose à faire avant de se subir une quelconque intervention chirurgicale c’est d’aller voir le site de l’haute autorité de santé http://www.has.fr et de contrôler l’état de certification de l’établissement de santé où tu dois te faire opérer, cette certification peut etre soit en version 1 ou2 la version 2 a des normes plus drastiques sur tout les processus, et tu pourras voir si ton établissement est certifié avec ou sans réserves. des fois sa fait peur…

    bonne continuation

  4. En fait, pour être complète, j’ai eu une coelioscocopie au mois d’octobre 2006, lors de laquelle on ne m’a rien fait car l’opération n’a pas été possible. Après 6 mois de traitement à l’Enantone – j’en parlerai sans doute un de ces jours – j’ai eu une laparotomie au cour de laquelle il a fallu m’enlever un petit bout de côlon. C’est effectivement plus lourd, mais la coelioscocopie n’était pas possible (dommage !), je m’en serai volontiers passé !

    Le lien http://www.has.fr ne fonctionne pas, je pense qu’il s’agit de http://www.has-sante.fr/ ; je ne connaissais pas, c’est intéressant mais peut-être un peu technique parfois pour le grand public. Malheureusement la clinique où je suis allée n’est pas repertoriée dans les établissements certifiés.

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