10 bonnes raisons de ne pas se faire opérer


Coelioscopie ou laparotomie, 10 bonnes raisons de ne pas avoir envie d’y aller. Ou plutôt 5 pour commencer et 5 demain. A noter que cet article concerne plutôt la laparotomie, pour une endométriose sévère avec un  geste chirurgical sur le côlon, que la coelioscopie (qui est une opération plus légère, notamment sur la cicatrice).

Ces opérations sont des opérations bien maîtrisées, mais le passage à l’anesthésie et le réveil ensuite ne sont pas des choses  très sympa, même si c’est loin d’être une épreuve difficile.

IRM pelvienne

  1. La préparation du colon : pas sûr qu’on doive y toucher, il y a des adhérences sur l’IRM, mais avec le traitement, peut-être que ça partira « tout seul ». Mais peut-être pas et on va vous en enlever un bout. Il faut être prêt à tout
    • Faire le super régime sans résidu strict, alias j’aime-les-biscottes, 5 jours avant l’opération
    • La veille, à l’hôpital, avaler 2 verres de X-Prep, breuvage noir pas bon, faits de 2 sachets de poudre mélangés à l’eau. Boire 2 litre d’eau dans l’après-midi. Ca, c’est pour vous filer les symptômes d’une petite gastro dans la soirée, histoire de vous vider les intestins.
    • Laisser l’infirmière vous faire un premier lavement avec un mélange à je sais plus quoi, un truc qui désinfecte – je vous passe les détails de l’installation technique – pas douloureux, mais pas top agréable ; juste au moment où les sachets commencent à faire effet.
    • Passer une bonne soirée entre le lit et les toilettes (en fait, c’est léger, les vraies gastros, c’est pire).
    • Après une bonne nuit (on vous a donnée un petit calmant), se faire réveiller aux aurores pour démarrer de suite avec un second lavement. Là, c’est pas top, vous êtes censé garder le liquide à l’intérieur 5 minutes, mais le bougre ne pense qu’à s’échapper, c’est la galère. En plus, vous êtes à peine réveillé, on vous a mis juste une sorte de petite couverture sous les fesses et vous avez l’impression que c’est l’inondation. Mais non, ouf, c’est drôlement absorbant et étanche.
  2. La bonne odeur de la bétadine scrub : la veille et le jour même, douche à la bétadine pour être bien propre. Tout doit y passer, des cheveux à l’entre-doigts de pieds, les oreilles, … Avant ça, rasage obligatoire pour éviter que le pansement futur ne fasse trop mal à l’arrachage (et peut-être est-ce plus pratique aussi ?)
  3. L’endormissement :
    • la pose du cathéter : il faut bien qu’on vous injecte des produits. Bien sûr vous avez les veines trop fines. Alors on essaye sur une main, mais ça marche pas, alors on essaye sur l’autre, possiblement avec un modèle plus petit, ça finira bien par entrer. Ca finit par rentrer.
    • la sensation d’évanouissemement : ça y est, vous vous pelez dans le bloc (parce qu’il n’y fait pas chaud), ils ont mis le cathéter Dieu sait comment, on vous pose un masque sur le visage et, là, whouwhouwhou, tout se met à tournoyer furieusement, c’est hyper angoissant… et trou noir.
      Si on vous a donné un calmant le matin, avec juste un fond de verre d’eau, parce que vous êtes un gremlins (si, si) : interdit de manger et boire après minuit et si votre opération est à l’heure (le calmant fait encore effet) ça tournoie un peu, mais c’est léger et on part en douceur.
  4. Le réveil : pas très agréable, et pourtant, ça se passe bien !
    • la première fois, vous êtes bien, vous dormez du sommeil du juste et soudain une voix lointaine vous appelle pour vous extirper de votre torpeur. « Madame Machin ! ». Dur. Dur. Vous essayez d’ouvrir les yeux, de bouger, mais rien ne marche. Je suis où ? je suis où ? Ca vous revient. Vous essayez d’ouvrir les yeux : c’est tout flou, vous essayer d’accomoder : rien, c’est tout flou. Vous êtes fatigué, vous fermez les yeux, vous arrêtez de lutter. De temps à autre vous essayez d’ouvrir les yeux, ça se défloute petit à petit. Même, vous finissez par hocher la tête : « Ca va ? » « hum hum ». Vous arrivez à demander l’heure, mais oubliez la réponse. On va vous remonter dans la chambre. On vous laisse une couverture. Le brancardier arrange la sonnette à portée de main. Vous vous reposez doucement.
    • la seconde fois, vous êtes dans le coltard. Vous avez le vague souvenir qu’on vous a désintubé. Le vague souvenir qu’on vous a monté dans votre chambre ; il fait 30 degrés dehors, mais vous avez une couverture. Vous avez demandé l’heure, mais c’était quoi déjà la réponse ? Vous avez le bouton de la pompe à morphine dans la main. Des gens vont téléphoner, vous rendre visite, vous allez leur parler, leur dire que tout va bien, que vous êtes fatiguée. Mais globalement, vous allez tout oublier.
  5. La pompe à morphine PCALes mauvaises nuits : les premières nuits, on vient vous voir souvent : il faut prendre prendre votre tension, vous remettre des trucs anti-douleurs dans la perfusion. « Sur une échelle de 1 à 10, vous avez mal combien ? Si vous avez mal, il faut nous appeler, pas laisser la douleur s’installer ». Mais vous n’avez pas trop mal, si vous ne bougez pas (autour de 2, 3 ou 4). Vous appuyez parfois sur le bouton de la PCA, pour la morphine. Vous êtes obligés de dormir sur le dos à cause de la cicatrice, c’est pas évident. Et puis on ne va plus venir vous voir la nuit, mais vous n’êtes pas le seul malade du service. Vous entendez le bip bip de l’appareil à tension dans une autre chambre, l’agitation autour d’un malade qui a un problème avec sa première dialyse. Encore heureux, vous avez une chambre seule.

Photo : Anaesthesia UK. Pour l’IRM, c’est vraiment moi (j’ai même un diaporama, mais je vous épargne).

    

4 Commentaires sur “10 bonnes raisons de ne pas se faire opérer”

  1. cette pompe me rappel de mauvais souvenir oui un souvenir douloureux.Une femme seule qui a mal dans cette putain de chambre d’hopital qui quelque minutes auparavant était laissé pour comte,elle était après crever sous les yeux du personnel soignant que personne ne sent occupait.J »ai pas oublier

  2. cette pompe me rappel de mauvais souvenir oui un souvenir douloureux.Une femme seule qui a mal dans cette putain de chambre d’hopital qui quelque minutes auparavant était laissé pour comte,elle était après crever sous les yeux du personnel soignant que personne ne sent occupait.J »ai pas oublier oui cette femme était ma mère un ange au coeur pur

  3. Bonjour
    J’ai fait l’erreur de lire votre blog quelques jours avant de subir une coelioscopie. Je l’ai trouvé très anxiogène!
    Oui ce n’est pas une partie de plaisir mais ce n’est pas si terrible que ça. je tiens à rassurer les femmes qui s’apprêtent à se faire opérer. Les infirmières sont aux petits soins avec vous, les douleurs post opératoires sont largement supportables (même si oui evidemment c’est inconfortable) et 3 jours après l’intervention j’étais chez moi!
    C’est une chance de se faire opérer. Dans certains pays on ne pratique pas de coelioscopie et dans d’autres il faut payer très cher car il n’y pas de sécurité sociale.
    Je suis sûre que vous pouvez trouver 10 raisons pour vous faire opérer 🙂

  4. Cet article parle à la fois de la coelioscopie et de la laparotomie. Effectivement, la coelioscopie est assez légère comparée à la laparo : 3 trous, contre une ouverture verticale de l’abdomen sous le nombril, avec pour ma part une résection sur le côlon et donc la pompe à morphine contre la douleur.

    Ces opérations étaient nécessaires, et je suis bien contente de les avoir faites, mais je trouve qu’on n’est quand même pas très informée de comment ça se passe.

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