Mes lectures 2010 – 2/4 – Pour les filles, ou pas


Une rivière sous la luneParmi les livres lus cette année, un certain nombre s’adresse peut-être plus à la gente féminine, quoi que…

Une rivière sur la lune, Barbara Kingsolver. Ce roman raconte l’histoire de Codi, une trentenaire qui revient dans le village indien de son enfance en Arizona parce que son père est malade. On sent bien que Codi n’est pas pleinement heureuse dans son existence actuelle bien qu’elle refuse de se l’avouer vraiment, et qu’elle ne revient pas vers son passé de gaité de cœur.   L’histoire de Codi qui essaye d’avancer dans son existence se déroule avec deux arrière-plans : tout d’abord le combat des villageois contre la pollution minière de cette petite vallée, et sa sœur engagée dans l’humanitaire au Nicaragua.   J’ai bien aimé ce roman. Certes il n’est pas très gai, mais il y a toujours des épisodes agréables  et surtout de l’espoir – et je ne parle pas de happy-end cucul et gnangnan. L’histoire de Codi est celle de gens ordinaires, traitée comme telle et de façon très humaine. J’ai un peu moins apprécié l’incursion du Nicaragua dans le roman, que je ne trouve pas très bien intégrée à l’histoire, même si j’en vois tout l’intérêt.

Quelques minutes de bonheur absolu, Agnès Desarthe. Ce roman raconte l’histoire de Cyrille, une sage-femme dont la sœur est cantatrice. Cyrille n’est pas pleinement heureuse dans son existence actuelle : elle n’arrive pas trop à créer des liens avec les autres et se trouve un peu étouffée dans sa famille par le succès de sa sœur. Bon, je n’ai pas trop aimé ce roman (que je traite volontairement après le précédent, car sur un thème un peu similaire), parce que, bien que moins noir sur le fond, il y manque quand même une note d’espoir. Je n’ai pas réussi à m’attacher au personnage de Cyrille, que j’ai trouvé parfois un peu jalouse ou mesquine, et je n’ai pas accroché à l’histoire.

Quand souffle le vent du nord, Daniel Glattauer. Un homme et une femme entrent en relation par hasard par le biais d’internet. Ils s’envoient des mails, et arrive la question : doivent-ils se rencontrer pour de vrai ? Ce roman évite les ficelles faciles,  mais les personnages sont attachants et le propos reste léger. Je ne vous raconte évidemment pas la fin, je dis juste que ce n’est pas à l’eau de rose. J’avais lu cette critique qui m’avait décidé à acheter ce bouquin, et je ne regrette pas.

The Time Traveler's WifeThe time traveler’s wife, Audrey Niffenegger (Le temps n’est rien, en français). Continuons dans les romans d’amour avec cette histoire assez originale, qui raconte l’histoire d’amour entre Henry et Claire. Le problème d’Henry, c’est qu’il voyage dans le temps, sans contrôler ses allées et venue. C’est d’ailleurs comme cela que Claire le rencontre (l’histoire est racontée du point de vue de Claire) : elle le rencontre, lui adulte venant du futur, alors qu’elle est, elle, enfant. La force du roman est son habile construction qui joue sur ces histoires de temps pour créer de l’attente et du suspense chez le lecteur :  comment Henry va-t-il rencontrer Claire ? Qu’est-ce qu’il ne lui dit pas quand il la rencontre dans le passé ? C’est vraiment très bien fait – même si le procédé s’use un peu, à force –  on n’est jamais perdu, et le roman évite les incohérences. L’histoire d’amour est relativement conventionnelle sinon, mais pas trop mièvre quand même : pas facile de vivre avec un homme qui part on ne sait jamais où,  ni quand (et même si) il va revenir. Bref, on passe un bon moment.

An autobiography, Agatha Christie. Encore un livre lu en VO. Une autobiographie passionnante : Agatha Christie est née à l’époque victorienne et décédée dans les années 70, elle a donc traversé des époques très différentes.  Elle nous raconte son enfance très heureuse et très enviable de petite fille riche, puis la lente perte de la fortune familiale ; sa vie d’adolescente et de jeunes fille qu’on envoie à Paris pour ‘se finir’ (comprendre parfaire son éducation), la première guerre mondiale, ses voyages en Egypte, en Asie, comment elle est devenue écrivain, la seconde guerre mondiale… Tout ça est raconté sur un ton toujours optimiste qui était, je pense, son caractère. Un peu suranné aussi,  et  très bristish : on reconnaît le flegme britannique quand elle raconte comment elle se réveillait à peine durant les bombardements de Londres. Il y a quelques passages un peu lourdingues, quand elle donne son avis  sur, par exemple, ce qu’on devrait faire des criminels, mais c’est vraiment très peu par rapport à l’ensemble du bouquin, que j’ai vraiment bien aimé.

La duchesse de Bloomsberry Street, Helen Hanff. La suite de 84 charing cross road, dont j’avais parlé ici. Helen Hanff va enfin à Londres et raconte. Elle est toujours aussi originale, trouve des amis pour lui faire visiter les lieux improbables liés aux romans et écrivains improbables qu’elle aime. Je crois que j’ai préféré ce volume au précédent, sans doute parce qu’il n’est pas sous forme épistolaire. C’est court et ça se lit très bien.

    

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