2011 touche à sa fin, il est temps de faire le point (non-exhaustif, j’ai parfois la mémoire courte) sur les livres lus cette année. Commençons par les livres lus en anglais.
Way station, Clifford D. Simak. Les livres de Science fiction de Simak sont un peu à part dans le paysage. J’avais déjà lu Demain les chiens, et on retrouve dans Way station (Au carrefour des étoiles, en français) ce goût pour la nature, les relations de l’homme avec la nature. Ici, point de vaisseaux spatiaux hyper-technlogiques, de combats inter-galactiques entre aliens, ou de descriptions d’extra-terrestres exotiques. L’histoire est celle d’un homme ordinaire qui semble de ne pas vieillir. (attention, à partir d’ici, s’est un peu spoiler). En fait, il a été recruté par les « aliens » et sa maison, mise comme hors du temps par ces étrangers, sert de « gare de transit » lors de voyages intergalactiques, la Terre étant situé à un endroit pratique. Une bonne part du roman est consacré aux interrogations de ce gardien qui se sent de plus en plus déconnecté de ses semblables terriens. Sa promenade quotidienne dans la campagne lui permet de garder les pieds sur terre, mais l’ouverture d’esprit qu’il a acquise au contact des autres lui donne à réfléchir quant à la destinée de la planète qu’il habite. J’ai bien aimé, c’est un livre optimiste dans lequel les aliens sont plus évolués et donc « gentils », mais l’humanité est aussi capables d’évoluer dans ce bon sens. Un bémol quand même sur la fin est un peu trop cousue de fil blanc.
Come, Tell Me How You Live, Agatha Christie. Agatha Christie raconte ici les moment qu’elle a passé sur les sites de fouilles archéologiques quand elle y accompagnait son mari. Elle parle très peu d’archéologie, mais elle raconte le quotidien, et c’est parfois très drôle. On y retrouve ce côté flegme britannique que j’adore : quand elle raconte les nuits, passées entourée de souris et d’énormes cafards qui courent sur les draps ; ou ses déboires avec son domestique, soi-disant le plus expérimenté, mais le plus incompétent, qui s’obstine à d’abord faire la poussière sur les meubles, puis à balayer le sol en terre battue. On y retrouve son côté optimiste qui lui permet de s’émerveiller des choses simples et d’encaisser les chocs des cultures. Les chantiers sont situés entre la Turquie, l’Iraq et la Syrie, les ouvriers sont Kurdes ou musulmans, avec des comportements assez différents, et la mort n’est rien : ils ne comprendront pas qu’elle refuse d’aller assister à la pendaison d’une femme dans la ville voisine, et elle est évidemment étonnée d’un ouvrier qui doit aller « voir son cousin en prison, mais il n’a rien fait de grave, il a juste tué quelqu’un ». Lu en anglais, ça passe bien, sauf certains passages très liés à l’archéologie pour lesquels il me manquait visiblement du vocabulaire. En français, je crois que le livre s’appelle La romancière et l’archéologue : Mes aventures au Moyen-Orient.
Fragile things, Neil Gaiman : mais j’en ai déjà parlé ici.
The picture of Dorian Gray, Oscar Wilde. Le portrait de Dorian Gray est un hyper-classique que je n’avais encore jamais lu. Tout le monde a entendu parler de ce roman où un tableau représentant le personnage principal vieillit à la place de ce dernier, portant les traces de toutes les vilenies perpétrées par son propriétaire. J’ai trouvé le début un peu long, je m’attendais à ce qu’on entre plus rapidement au cœur du sujet. Pour dire vrai, je ne l’ai pas encore terminé à l’heure où j’écris ces lignes : ça arrive parfois quand au bout d’un moment, j’ai l’impression d’avoir extrait la « quintessente moëlle » d’un livre et que la fin m’importe peu. L’histoire montre comment le personnage s’enfonce de plus en plus dans le « mal », et Oscar Wilde distille ça et là ses « piques », notamment sur la gente féminine. Un bouquin assez plaisant, mais un peu énervant aussi.
J’ai aussi lu un livre assez improbable :
6 ans maire à Domène, Aimé Duhamel. Un bouquin édité à compte d’auteur, dans lequel cet ancien maire de la commune raconte son expérience de 1977 à 1983. C’est intéressant à plus d’un titre : il y raconte comment il a fallu trouver un mode opératoire pour que socialistes et communistes gouvernent ensemble avec des fonctionnements de partis assez différents (c’était l’époque du programme commun). L’équipe élue ne comportait quasiment que des nouveaux élus, il a donc fallu qu’ils s’organisent complètement pour trouver un mode de fonctionnement. Il y a aborde la question de la gestion du temps, la fonction étant assez gourmande, sa vision du rôle de maire… Il y a aussi des réflexions sur la société en général qui restent vraies encore aujourd’hui (sur les questions sociales, sur les difficultés des jeunes par exemple) : on a parfois l’impression qu’en 30 ans, rien n’a changé… et pourtant, on a l’impression qu’aujourd’hui, il ne serait plus au PS : sa foi chrétienne affichée colle assez mal avec l’image de la gauche aujourd’hui. Il y a aussi tout un fond de valeur autour de l’entrepreneuriat qui est une valeur complètement marquée à droite. J’étais bien trop gamine en 1977 pour avoir une vision de comment on a évolué depuis ce temps-là jusqu’à aujourd’hui, mais c’était une lecture intéressante (au style parfois un peu poussif).
Et un livre que j’ai moyennement aimé :
Grand amour, Stéphane Carlier. Un livre de chick-lit en français, qui au final ne m’a pas trop emballée, mais je crois que je n’adhère pas au genre, en fait. Extrait de la 4ème de couverture : « À la suite d’une déception amoureuse, Agnès, traductrice de romans sentimentaux, quitte Paris sur un coup de tête. Direction l’Auvergne où se trouve l’homme de ses rêves, le demi de mêlée de l’équipe d’Aurillac qu’elle a vu nu dans un calendrier… » Ça se lit bien, on ne s’ennuie pas, il se passe des trucs, j’ai bien aimé les personnages (la mystérieuse Colette que j’aurais aimé voir plus) mais ces rencontres et le scénario restent quand même très improbables.